La phytothérapie ou la santé par les plantes médicinales

La phytothérapie ou la santé par les plantes médicinales

18 mars 2015
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Le reportage  » Enquête de santé, Plantes médicinales : la santé est dans le pré  » apporte un point de vue intéressant sur la phytothérapie (du grec « phyto » qui signifie plante et « thérapie » soigner).

Destiné au grand public, on y apprend quelques bases de la phytothérapie, par exemple les vertus de l’olivier et de l’artichaut sur le cholestérol ou du millepertuis sur les dépressions légères.  On analyse aussi les risques relatifs aux interactions entre les plantes médicinales et la prise de médicaments.

Ces auto-médications sans avis de professionnels peuvent avoir des conséquences désastreuses comme en atteste l’exemple d’une jeune femme atteinte de calculs sous traitement qui décide de compléter celui-ci par des diurétiques en compléments alimentaires ce qui lui provoque de graves lésions aux reins. Comme les médicaments entre eux, les plantes et les médicaments ont des interactions à éviter. Une règle de bon sens est donc de toujours demander conseil à son médecin si l’on prend un quelconque médicament et que l’on souhaite améliorer sa santé avec des plantes (ex : le millepertuis interagit avec la pilule et en diminue l’effet). Ce d’autant plus, quand on est atteint d’une pathologie nécessitant un suivi médical.

On nous montre le manque d’information du public mais aussi la difficulté à se procurer les plantes médicinales  (plus de 2000 espèces traditionnellement utilisées, seulement 148 autorisées à la vente hors pharmacie) et la difficulté d’identification des professionnels compétents dans le domaine de la phytothérapie. Ceci alors que la demande des consommateurs en produits naturels à base de plantes est en pleine explosion. Derrière ces difficultés, se pose la question de la sauvegarde des savoirs ethnobotaniques ancestraux et de la qualité des plantes médicinales utilisées actuellement (mode de culture, origine des plantes).

Pourquoi ce manque d’information sur la phytothérapie ?

cueillette-plante-medicinale-moyen-ageLa réponse se trouve du côté de la législation et des lobby pharmaceutiques. La loi supprimant le diplôme d’herboriste promulguée en 1941 sous le maréchal Pétain est à l’origine de la disparition du métier d’herboriste et des savoirs traditionnels en phytothérapie dont il était porteur.  A partir de là, seuls les diplômés d’herboristerie restant et les pharmaciens sont autorisés à vendre des plantes médicinales. C’est le début du monopole des pharmaciens sur la vente de plantes médicinales. En 1979 le décret 79-480 « libère » 34 plantes de ce monopole de vente. Enfin, le 22 août 2008 le décret relatif à la vente au public des plantes médicinales inscrites à la Pharmacopée libère 148 plantes.

Cependant les pharmaciens ont toujours le monopole du droit à dispenser des conseils et des informations sur les usages médicinaux des plantes. D’autre part, il est strictement interdit de mentionner les propriétés médicinales des plantes sur l’emballage. A moins de s’informer par lui-même ou de trouver un spécialiste, le consommateur n’a donc aucun repère.

Pourquoi cette difficulté à trouver des médecins et pharmaciens spécialisés en phytothérapie ?

C’est là que l’hypocrisie du système qui se mord la queue se révèle avec force. Tout part du médecin qui seul est habilité à prescrire des plantes (hors vente libre) mais le medecin n’a pas le droit d’apposer sur sa plaque la mention phytothérapeute car la spécialité n’est pas reconnue. Elle l’est seulement pour les pharmaciens, or ceux-ci doivent juste exécuter la prescription du médecin en vérifiant les incompatibilités médicamenteuses. Si l’on ajoute à cela le fait que, la phytothérapie est dénigrée par le corps médical depuis de longues années et qu’en conséquence, peu de médecins ou de pharmaciens s’orientent vers cette spécialisation on peut en conclure qu’il est difficile voire impossible dans certains endroits de se soigner par les plantes. Et c’est exactement le résultat souhaité par les lobby pharmaceutiques car les plantes médicinales en vrac ne peuvent pas les enrichir vu qu’elles  ne sont pas brevetable

En fait, ce reportage est surtout orienté vers  les compléments alimentaires et « l’Arrêté Plantes » de janvier 2015 qui est la traduction française de la directive européenne « THMPD, Remèdes Traditionnels à base de Plantes » autorisant aux industries des compléments alimentaires la vente de plus de 640 plantes traditionnelles et autres produits naturels, à condition d’indiquer la quantité de principe actif par gélule et de donner une posologie correspondant  à un référentiel européen. Cet arrêté exclut donc la forme d’usage traditionnelle de la tisane et par conséquent les petits producteurs de plantes médicinales. Résultat : on élargit le monopole des pharmaciens à celui des industries du complément alimentaire. Deux camps qui se livrent d’ailleurs une guerre féroce pour ce monopole comme en atteste le débat  final…

Problèmes futurs posés par ce nouveau décret

cueillette plantes médicinales moyen age Salvia Catanatense

En plus de limiter l’usage des plantes médicinales, cette législation prohibitive ne risque-t-elle pas d’entrainer la perte des savoirs ethnobotaniques traditionnels ?

Autre problème crucial : celui de la qualité des plantes vendues au consommateurs par le biais des pharmacies ou des compléments alimentaires de grande surface. En effet, il est extrêmement rare de trouver des plantes médicinales biologiques d’origine française dans les compléments alimentaires ou en pharmacie. L’intérêt de ces industries est d’importer la matière première la moins chère possible pour faire un maximum de marges.

Cependant, pour le consommateur on peut se demander s’il y a un réel intérêt thérapeutique à ingurgiter des produits faits à base de plantes produites industriellement, arrosées de pesticides, fongicides et dopées aux engrais chimiques, puis extraites par des solvants toxiques, traitées par ionisation (radiation) ou encore originaires de sols pollués aux métaux lourds, aux déchets industriels ou aux radiations nucléaires. Heureusement, certains de ces éléments devraient être indiqués sur les futurs compléments mis sur le marché mais on remarque que cette exigence ne s’applique pas aux médicaments qui présentent pourtant les mêmes problèmes.

Sources :
 » Enquête de santé, Plantes médicinales : la santé est dans le pré  » par France 5, diffusé le Mardi 3 mars 2015 à 20h40.

http://www.conformite-arrete-plantes.fr/qu-est-ce-que-l-arrete-plantes/

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